Nous passons notre temps à « conquérir » la nature, l’espace, les montagnes, les déserts, les bactéries et les insectes au lieu d’apprendre à coopérer avec eux dans un ordre harmonieux

Alan Watts

Décider d’entrer en quête de vision, de marcher vers soi implique des étapes, un processus dynamique qui nous place au cœur d’une transformation en participation avec la Nature.

Le chamanisme révèle et souligne ce lien étroit qui nous unit à elle et assure le passage de l’enracinement individuel à l’universel, de l’être à l’existence. Son essence est fondée sur une vision où tout dans la Nature est vivant et interconnecté dans une toile de vie en perpétuelle mutation.

Nous sommes tous liés

Nous sommes liés à toutes les parties de la création : au peuple des pierres, au peuple des arbres, au peuple qui nage, au peuple ailé et aux quadrupèdes, sans oublier les esprits invisibles de l’Eau, de la Terre, de l’Air et du Feu. C’est pourquoi, quand nous perdons notre connexion à la grande toile de la vie, nous ressentons une sensation de vide, de malaise, de tension, de manque de plénitude. Coupé de notre environnement, des sentiments de perte, d’isolement et de séparation surgissent en nous. À l’inverse, quand nous nous rappelons notre place dans ce cercle de la vie, nous avons un fort sentiment de « rentrer chez nous « , de recouvrer santé et puissance.

De l’isolement à l’appartenance

L’étymologie du mot individu “in-dividus” suggère que nous sommes “un dans la diversité”, nous ne sommes pas seulement des individus isolés. Cependant, dans nos expériences de vie, nous nous sentons fréquemment isolés, seuls, séparés de la nature, souvent tiraillés par des tensions, des conflits. Cette solitude, ces fragmentations psychologiques et émotionnelles nous pèsent et sont douloureuses à vivre.

La démarche de l’écologie intérieure consiste à mettre en place les moyens efficaces pour réactiver notre conscience d’appartenance à la Nature. Tenter le chemin de la réunification intérieure permettra de recréer des liens plus fluides avec l’extérieur et de retrouver un équilibre psychologique et émotionnel plus harmonieux.

En réalité, nous sommes inséparables et solidaires du Tout à chacun des niveaux de la vie : physique, biologique, psychologique et spirituel.

De « véritables individus » se sentent unis par des liens indissociables avec la Totalité et coopèrent à la re-création de l’Unité dont ils émanent.

Quête de vision quête du chamane

La vision chamanique de l’humain en fait un être « d’énergie » potentiellement acteur de son changement, conduisant naturellement à une perspective élargie d’un retour à son être profond, à la source et à l’univers.

 Les poètes-chamanes qui ont inspiré les écologistes d’aujourd’hui ont toujours cherché à mettre en place dans leurs enseignements les moyens efficaces de la réactivation de la conscience d’unité. Pour le chamane, le rapport à la Nature est d’abord organique, jamais envisagé comme fonctionnel ou utilitaire. Pour lui, la Nature parle à l’être humain : dormir à la belle étoile, converser avec les forces de la Nature, accepter d’en ressentir la puissance et s’y soumettre. Le chamane cherche sans cesse à rendre visible l’invisible, au moyen de symboles, de récits mythiques et légendaires.

Une démarche de conscience

Si nous ouvrons les limites de notre point de vue, alors notre expérience change. Suivre le chemin de la Nature passe par une démarche consciente qui permet d’accéder à notre intériorité ; elle met en lumière les causes fondamentales de notre déséquilibre, de notre sensation de division et révèle notre harmonie conçue à l’image de l’harmonie universelle.

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On peut dire que les individus authentiques, les libérés, ceux qui sont revenus à la source impolluée de leur être sont chacun comme une expression originale de cette vie à laquelle ils participent tous.

Robert Linssen