Nous devons tout à la Nature. C’est en préparant cette info lettre que m’est venue une prise de conscience simple et évidente…

 

Il m’arrive comme à chacun.e d’entre nous, de prendre soudainement conscience de faits auxquels je ne pense jamais vraiment et dont la prise de conscience pourrait pourtant tout changer que j’en reste moi-même surpris!

Je  me demandais par où commencer… avec l’intention de partager avec vous quelques réflexions sur l’importance de pratiquer, pour nous « occidentaux », des rituels de passage comme la quête de vision. Il s’agit d’un processus de transformation intérieure connu et pratiqué depuis la nuit des temps et qui pourrait effectivement grandement nous aider dans notre empressement à «vivre ».  En effet, nous négligeons trop souvent ces temps de pause ou de «ré-initialisation» de notre système tant nous sommes « occupés Chaque année, je propose un temps de «quête» , quelques jours fin août,  en immersion dans la Nature pour se régénérer, faire le point et s’ouvrir à d’autres possibles.

Ces pensées m’ont conduit à vous suggérer de prendre – là maintenant – un moment pour méditer autour de « Nous devons tout à la nature ». En fait, nous empruntons  en permanence tout ce dont nous avons besoin à notre environnement. Si bien que la question suivante me taraude :

 

Que donnons-nous en échange?

 

C’est une évidence que notre corps est constitué et formé des éléments prélevés sur l’environnement : l’eau, la nourriture, l’air que nous respirons, la chaleur, le frais, la lumière ou l’ombre dont nous avons besoin pour vivre, et c’est OK ! Néanmoins, nous continuons à prédater inlassablement, sans faiblir, tout au long de notre vie sur notre environnement… Nous exploitons la terre, le bois, les minerais, le pétrole, les matériaux pour nos vêtements, nos maisons, nos outils… tout ce qui nous permet de nous maintenir en vie et de prospérer…  Nous sommes très créatifs pour cela.

Dans le monde des voix s’élèvent contre la surexploitation des ressources. Tout ceci parait lointain sauf quand on rencontre ceux qui sont directement impactés. Chaque année, j’organise deux voyages en Laponie suédoise. C’est l’Europe, c’est chez nous, et l’exploitation minière détériore l’écosystème et la culture du dernier peuple racine d’Europe.

La nature nous donne tout, ou plus précisément nous prenons tout dans la nature et d’une certaine manière, nous contractons auprès d’elle une dette permanente dont nous n’avons peut-être même pas conscience!

Et si dette nous avons, comment pouvons-nous la payer en retour?

 

Faut-il arrêter de consommer? Se priver de tout? Devrions-nous restituer à la Nature nos prélèvements? Impossible…Alors que faire, pour rétablir un échange équilibré et profitable ? Il me semble que nous avons un devoir d’écologie intérieure et qu’ il nous est demandé simplement de prendre la mesure de nos prédations et du coup de nos véritables besoins. Oui, il est possible de payer la Nature en retour. Mais comment?

Par du respect, de la reconnaissance, de l’amour, de la gratitude mais aussi en manifestant une volonté constante et un engagement pour une vraie transformation et à soutenir le « vivant ». J’admire pour cela l’initiative de l’équipe de la revue Natives que je vous recommande chaleureusement.

Quand j’imagine que la nature demande à être payée en retour, je dis simplement qu’il est nécessaire d’ offrir quelque chose de nous en échange de nos prélèvements. Un petit quelque chose qui ne nous coutera quasiment rien et qui fera la différence: une intention de soutien, une vibration  de gratitude qui vient du fond de notre cœur, un engagement silencieux de l’ âme et de l’ esprit pour accompagner la vie mais aussi, un engagement conscient à développer notre intelligence relationnelle.

Si on regarde la situation d’un peu plus près, sur le plan matériel, notre impact et nos actions possibles sont assez limités, d’autant que la nature, bien évidemment, ne nous demandera jamais de lui  rendre ce que nous avons prélevés. Par contre, au niveau macroscopique, nos possibilités de coeur et de reliance sont sans limites. Nous pouvons rendre sans fin à la nature en remerciement et  en gratitude pour tout ce que nous recevons et qui nous permet de nous épanouir et de prospérer: l’eau, la nourriture, l’air que nous respirons, la lumière et la chaleur du soleil…

La nature nous donne tout, donnons-lui en échange un peu de nous-même.

Gérard Longuet