Révélé au grand public par le livre de Henri Gougaud, Les Sept Plumes de l’Aigle, Luis Ansa était considéré comme un « Nagual » (un maître des chamanes) dans la tradition toltèque. Il est le fondateur de la Voie du sentir, une voie d’attention. Un art de vivre au quotidien qui nous réconcilie avec notre corps, nos sens, nos différentes mémoires. Dans un langage clair et pratique, l’auteur nous donne les outils pour aller vers la liberté intérieure et devenir ce qu’il appelle « un porteur d’amour ».
Luis Ansa (1922-2011), né en Argentine, a été initié dès son enfance dans le chamanisme puis formé par onze maîtres, hommes et femmes, de différentes traditions (hermétisme chrétien, zen, hindouisme, soufisme, chamanisme toltèque), il ne s’est jamais laissé enfermer dans l’image d’un maître spirituel, refusant toute étiquette ou classification. Il a publié Le Quatrième Royaume, La Nuit des chamans, Le Mystère du Nagual, aux éditions du Relié.
Pourquoi ce livre?
On m’interroge souvent sur ce qu’est « sentir », « être vivant », sur ce qu’est « l’écologie intérieure» et trop souvent, je me rends compte que mon interlocuteur s’enferme dans une représentation conceptuelle. Il compare ses concepts avec ce que je lui décris, il interprète les choses et se raconte une histoire. Je conseille ce livre car il m’a donné envie d’aller à la rencontre de ceux et celles qui recherchent une véritable expérience sensible.
Qu’est-ce qui t’a le plus touché dans ce livre?
L’attention qu’il porte à la saveur de la vie, au goût de la nature, de la pluie, de la lumière du matin ou du soir. Mais aussi, sa façon de capter les impressions qu’il ressent dans son corps, dans son présent comme uniques et éternelles. Sa façon si simple de goûter la saveur des choses… L’histoire de cet homme et sa transmission autour du « SENTIR » sont absolues et extraordinaires. Sa proposition fluide et simple produit sur mon intellect un effet de sidération et me libère le coeur. Ce qui libère ensuite la saveur de l’amour.
Qu’as-tu découvert que tu ne savais pas?
Pour répondre à cette question, je voudrais partager avec vous une anecdote que Luis raconte dans ce livre. Histoire qu’il a vécu lors d’une conférence donnée par un Maître sur Ramakrishna et François d’Assise Ce maître s’est tourné dans ma direction et je me suis levé avec politesse.
« Tout au long de votre conférence, dis-je, vous avez présenté un monde magnifique dans lequel tout est fusion, harmonie, douceur…Je m’excuse, mais vous n’avez pas nommé le diable, le Mal. » Alors, il m’a regardé, comme ça, avec des yeux énormes et il a dit: « Je n’en avais pas besoin, tu étais là! » J’ ai vu trois cents, quatre cents têtes se tourner vers moi. Tu étais là! Avec quelle vitesse il avait saisi le mental qui venait de parler! Qui ramenait toutes ses histoires anciennes!
À la lecture de cette anecdote, j’ai vraiment ressenti à cet instant que toutes les occasions sont bonnes pour sortir du mental et du conceptuel qui nous enferment dans les histoires du passé!