Le Mythe de la Liberté et la voie de la méditation a été publié en 1979. Ce livre fait partie de ceux qu’on aime à lire et relire… Voici pourquoi.
Qui est Chögyam Trungpa Rinpoché ?
Chögyam Trungpa Rinpoché est un maître spirituel aux méthodes iconoclastes. Il est né le 5 mars 1939 à Géjé, dans la Province de Kham au Tibet et décédé le 4 avril 1987 à Halifax. Il enseigne le bouddhisme tibétain en Occident dès les années 1970 et crée une voie originale laïque de méditation dans la lignée Shambhala. Trungpa est l’auteur de plus d’une vingtaine de livres sur la méditation, le bouddhisme, la poésie, les arts et la voie Shambhala de l’art du guerrier. Plusieurs livres ont été écrits à partir de ses enseignements, sur des sujets en apparence opposés. Je vous recommande particulièrement : Tantra. La voie de l’ultime; Argent, Sexe et Travail. S’éveiller à la vie réelle, ou encore La pleine conscience en action.
Le mythe de la liberté selon Trungpa
Ce livre a été composé à partir de plusieurs conférences données par Chögyam Trungpa Rinpoché, le plus célèbre Maître du Dharma , dixième incarnation de Tulku Trungpa. Il développe ici la notion de liberté qu’il replace dans le contexte du bouddhisme tibétain. Dans un langage clair et pratique, il nous donne les outils pour aller vers la liberté intérieure et devenir ce qu’il appelle « un porteur d’amour ». Ce livre m’a donné envie de partager de vraies clés avec ceux et celles qui recherchent une expérience authentique de la liberté en prenant conscience de nos angles morts de conscience et de nos conditionnements.
Progresser vers la véritable liberté
La compréhension de comment nos attitudes, nos idées préconçues, et même notre pratique spirituelle peuvent nous enchaîner aux modèles répétitifs de la frustration et du désespoir. Trungpa montre également le rôle que joue la méditation sur la transformation de ces énergies négatives et comment cette mutation nous aident à progresser en direction de la véritable liberté. Pour lui, la liberté survient quand le plaisir et la douleur, sont expérimentés dans leur pleine saveur, sans interférence.
La méditation pour atteindre la Liberté
Dans ce livre, j’ai aimé l’insistance avec laquelle l’auteur écrit pour dire que la méditation ne consiste pas à essayer d’atteindre l’extase, la félicité spirituelle ou la tranquillité ni à tenter de s’améliorer. Elle consiste simplement à créer un espace où il est possible de déployer et défaire nos jeux névrotiques, nos auto-illusions, nos peurs et nos espoirs cachés. Un travail de titan certes, mais indispensable à qui veut s’éveiller.
La pratique spirituelle clé de la liberté
Deuxième perle, d’importance, dans la tradition tibétaine, l’observateur est nommé dzinba, ce qui signifie » fixation » ou » tenir « . Si nous abandonnons l’observateur, nous n’avons plus rien en vue de quoi survivre, rien qui justifie que nous continuions. Quand nous abandonnons l’espoir de nous tenir à quelque chose, nous faisons un grand pas en direction de la véritable ascèse. C’est pourquoi, il nous faut abandonner le questionneur et le répondeur. C’est à dire la conscience discursive, le système de contrôle qui vous dit si ça va ou non. » Je suis ceci, je suis cela « . Est-ce que tout va bien ? Est-ce que je médite correctement ? Dans quelle direction est-ce que je vais? Si nous abandonnons tout cela, comment savoir si nous avançons dans la pratique spirituelle ? Mais peut être n’y a-t-il rien qui ressemble à une pratique spirituelle, sinon une sortie de l’auto-déception, et une cessation du combat en vue de nous saisir d’états spirituels. Abandonnez simplement tout cela. La spiritualité ne se situe pas ailleurs!
Et pour conclure une phrase choc du livre :
«Au fond, vous, les Occidentaux, vous êtes des consommateurs de tout. Vous consommez la spiritualité comme vous consommez les biens matériels.»
Gérard Longuet