« L’homme nait avec un centre. Mais il en est totalement ignorant. L’homme peut vivre sans savoir qu’il possède un centre, mais il ne peut pas vivre sans que ce centre existe. Le centre est le lien entre l’homme et l’existence, la racine. »

S’enraciner dans le centre

Cette citation d’Osho, est un bon point de départ pour cette méditation issue du Sutra N°13 et qui s’adresse à ceux qui sont plutôt visuels et rêvent en couleur:

«  Ou bien, imaginez que les cinq couleurs des ocelles du paon sont vos cinq sens, dans un espace sans limites. Laissez leur beauté envahir l’espace. (…) Jusqu’à ce que le point se dissolve. Alors le désir d’autre chose se réalisera ».

Ce sutra a pour but de nous enraciner dans le hara, le centre, le nombril de notre monde. C’est un exercice, qui, s’il est pratiqué régulièrement, peut mener de manière définitive au centre de nous-même et laisser émerger qui nous sommes vraiment. Quelles sont nos valeurs, nos aspirations profondes.

Le mécanisme de base, consiste à créer un centre extérieur – dans le mental, dans le cœur – et de se concentrer totalement sur ce point, en oubliant le monde entier. Quand ce point envahit notre conscience toute entière, nous sommes alors brusquement au centre de nous-même.

Le mental nous empêche d’atteindre notre centre

Notre mental vagabonde sans cesse. Il ne se fixe jamais sur un seul point. Il va d’une pensée à l’autre. Le mental est constamment en mouvement. Chez certaines personnes, le mouvement est lent, pour d’autre il est incontrôlable. Vous connaissez certainement des personnes dont le flot de paroles semble intarissable, comme si elles se parlaient plutôt à elles-même. Revenant sans cesse en boucle sur les mêmes questions, les mêmes décisions. Comme pour se persuader d’avoir fait le bon choix. Vous posant la même questions à plusieurs reprises. Le mental s’active mais n’arrive nulle part. La structure est en mouvement et ne peut s’arrêter.

Lutter contre le mental

Si nous prenons le temps de nous arrêter, le mental va se rebeller car il ne vit que dans le mouvement. Si nous faisons un stop, le mental meurt et seule la conscience reste. Mais résister au mental est difficile car nous lui obéissons depuis très longtemps. Il est même devenu notre maître pour certains. Ceci, dit, si vous lisez ces lignes c’est probablement que vous avez pris conscience de ces mécanismes et que vous vous efforcez de vivre « en conscience ». C’est à dire de prendre du recul, de vous regarder faire ou dire, de prendre une position meta. Ce faisant, vous faites une pause et ralentissez le mental. Plus vous faites de pauses, plus vous prenez conscience de vos actions, de vos limites, des croyances et des blessures qui vous empêchent d’atteindre votre Centre. Voilà le but de toutes les méditations et de celle-ci en particulier.

Trouver son centre en imaginant des couleurs

Le Sutra N°13 dit « imaginez que les cinq couleurs des ocelles du paon sont vos cinq sens, dans un espace sans limites. Laissez leur beauté envahir l’espace » Imaginez que vos cinq sens soient des couleurs, observez ces couleurs, admirez-en la texture, l’éclat, la vibration, l’étendue de ces couleurs. Puis, enfoncez-vous dans ces cinq couleurs et sentez le point où elles se rejoignent en vous. Il ne s’agit que d’imagination mais l’imagination peut être très efficace. Alors imaginez simplement que ces cinq couleurs pénètrent en vous et se rejoignent en un point.

Quand ces cinq couleurs auront rejoint un point, alors le monde disparaîtra. Là, vous avez tout oublié. Tout n’est que couleur. Concentrez-vous sur ce point, n’en bougez pas. Quand vous aurez atteint ce point, quand les couleurs rempliront tout l’espace, vous éprouverez sans doute un sentiment de beauté et de grâce. Ne dites pas « comme c’est beau ! ». Ceci est encore une pensée. Concentrez-vous sur le point central. Et ce point va disparaître. Et là, vous serez au centre de vous même.

L’imagination a dissous les objets. La concentration va dissoudre l’imagination. Le mental a disparu. Il n’y a plus que…vous-même.

Extrait du livre des Secrets de Bhagwan Shree Rajneesh dit Osho