Le Bonheur est de ce monde: la joie suprême selon le Tantra, est un magnifique ouvrage de Pierre Feuga. Il invite à se mettre en chemin, à s’engager sur la voie tantrique et à la pratiquer au quotidien.

Résumé du livre par l’éditeur:

De toutes les religions initiatiques de l’Orient et de l’Occident, le Tantra est sans doute celui qui affirme avec le plus de force que le bonheur est de ce monde et peut être conquis dès cette vie et dans ce corps.
Loin de nier ou de réprimer le désir, il en extrait la charge d’énergie et l’utilise pour atteindre la liberté absolue.
Mais chez les « héros » de cette abrupte voie, le détachement, la lucidité, une profonde compassion pour les hommes viennent écarter la tentation du pouvoir.
Cet essai définit les deux moyens privilégiés de la réalisation tantrique : la maîtrise du souffle et l’amour, à la fois charnel et mystique, entre l’homme et la femme.
L’auteur précise ce que l’on peut entendre, loin de toutes les parodies, par « couple tantrique » et suggère une pratique du « tantra au quotidien ».

Pourquoi ce livre:

Se sentir engager sur la voie tantrique invite à des temps de retraite, à participer à des séminaires ou à se réunir au coeur de cercles d’initié(e)s. Et c’est super! Mais… et trop souvent, j’ai constaté que pour beaucoup de personnes, passée l’euphorie du retour de stage, les «bonnes vieilles habitudes» reprennent leur droit. Il existe une sorte de dépression post-stage qui s’accompagne d’une véritable difficulté à la mise en pratique une fois rentré à la maison. Le/la pratiquant.e oublie progressivement l’intensité d’«être» ressentie si cet état n’est pas alimenté par une pratique au quotidien. Au bout de quelques jours, la souffrance est grande et le désir d’un prochain séminaire se fait déjà sentir.
Ce livre est une réponse à la difficulté à intégrer une pratique au quotidien, nécessaire pour stabiliser l’ouverture de conscience et entrer durablement dans la joie suprême de l’être.

Qu’en est-il de la pratique au quotidien?

Ce livre me renvoie à la nécessité absolue d’une pratique au quotidien qui s’appuiera sur les évènements de tous les jours. Les petits détails, les petits miracles et/ou les grandes misères du quotidien seront des opportunités de transformation permanente. Ils suggèrent que la liberté se loge au coeur même de l′émotion, de la terreur, dans le choc de l’effroi, mais aussi dans le désir, la jalousie et même l′égoïsme.
Notre vie urbaine avec sa charge fortement toxique nous offre la base d’un tel travail. À nous d’accepter le jeu de la vie! C’est ici, dans notre quotidien, à chaque instant, qu’il faudra transformer « les poisons en remèdes».

Qu’est-ce qui t’a le plus touché dans ce livre?

Ce livre nous rappelle que c’est dans ce monde et dans l’instant présent que se construit la liberté intérieure et notre devenir. Il me rappelle une métaphore:
«l ‘arbre est caché dans la graine de ce fait on ne peut opposer la graine à l’arbre. Ils sont indissociables. L’arbre n’est pas l’ennemi de la graine, leurs liens d’amitié sont profonds ils forment un ensemble: le poison et le nectar… ».
Deux phases d’une seule et même énergie comme la vie et la mort, le jour et la nuit, l’amour et la haine, le sexe et la conscience divine …

Qu’as-tu découvert que tu ne savais pas?

Deux points essentiels.
Le premier:
Le chemin de notre transformation ne passe pas par le corps ni par l’esprit. Ce n’est pas dans l’exaltation du corps ou des sens, ni dans sa transcendance, ni dans la compréhension intellectuelle que «cela» se passe… Mais dans l’expérience d’être. La pratique consiste simplement à créer un espace où il est possible de se déployer et de se défaire de nos jeux névrotiques, de nos auto-illusions, de nos peurs et de nos espoirs cachés.
Le deuxième:
Notre vision occidentale nous rend avide de techniques, de méthodes sans cesse plus performantes les unes que les autres. Les nouvelles disqualifiants les précédentes. Si nous cherchons avec la tête, nous n’obtenons pas grand chose en termes de résultats. La pratique tantrique exige qu’on y donne plus que tout son temps et tout son corps. Elle nous invite à entrer dans la dimension de l’être par delà le corps et l’esprit. Il s’agit de trouver une sorte de voie du milieu

Le Bonheur est de ce monde : la joie suprême dans le Tantra de Pierre Feuga. Éditeur ACCARIAS (1990)

Article rédigé par Gérard Longuet